Page:Vianey - Les Poèmes barbares de Leconte de Lisle, 1933.djvu/52

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— Ami, dis à ton Dieu que je vais rejoindre mes pères.

Et le barde se frappe au cœur.


C’est ainsi que mourut, dit la sainte légende,
Le chanteur de Temrah, Murdoc’h aux longs cheveux.
Vouant au noir Esprit cette sanglante offrande.


La sainte légende de la mort de Murdoc’h, c’est Leconte de Lisle qui l’a faite, prêtant à son héros sa propre répugnance à l’idée qu’il y ait un enfer, — il semble que ce soit pour lui, comme pour George Sand, un de ses griefs les plus graves contre le christianisme, — et ne mettant pas en doute que le christianisme voue sans distinction tous les païens à l’éternelle torture. Mais est-ce vraimentlà ce que croient les Chrétiens ? Je ne pense pas que Leconte de Lisle s’en soit informé, et la question pourtant méritait qu’il le fît.

Le Massacre de Mona suivit d’un an le Barde de Temrah : il fut publié le 15 septembre 1860 dans la Revue Contemporaine.

Cinq ans auparavant avait paru le tome I de la quatrième édition de l’Histoire de France d’Henri Martin (Journal de la Librairie, 3 mars 1855)[1].

  1. Une réimpression de ce tome I de la quatrième édition fut faite en 1860. C’est peut-être par la réimpression de 1860 que