Page:Vianey - Les Poèmes barbares de Leconte de Lisle, 1933.djvu/67

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quand il revoyait des yeux ou en pensée la beauté sensuelle qui lui apprit la trahison, il l’a prêté à l’amant de Nurmahal. Et maintes fois il a raconté l’histoire qu’il accuse sa lâcheté d’avoir empêché d’être la sienne : l’histoire de celui qui sachant aimer en a su mourir.

Il l’a racontée d’abord dans Christine et dans les Elfes, les premiers lieds nordiques qu’il ait publiés (Poèmes et Poésies, 1855).

Déjà Louis Ménard avait composé des poésies allemandes, et Leconte de Lisle, dans une lettre du 18 avril 1851, engageait son ami à les publier[1]. Thalès Bernard en avait composé aussi, avant ou après Ménard on ne sait au juste[2]. Leconte de Lisle suivit l’exemple de ses amis.

Il refit à sa manière dans Christine le petit poème suédois La Puissance de la douleur que Xavier Marinier avait traduit dans les Chants populaires du Nord[3].

La petite Christine pleure son fiancé, qui est dans la tombe. Une nuit il frappe à sa porte. Elle ouvre. Ils se mettent au lit et causent. Au chant du coq, il

  1. Lettre publiée par Peyre, Louis Ménard, p. 132 avec l’autorisation de M. Perray.
  2. Après, pense Calmettes, p. 17.
  3. La traduction complète de Marmier est dans Vianey, Les Sources, p. 148.