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VI

COSMOGONIES ET HÉROÏSMES BARBARES
DES PEUPLES PRIMITIFS


Un premier dieu barbare était entré en 1854 dans la poésie de Leconte de Lisle : le Runoïa, dieu de la Finlande. D’autres le suivirent en 1858 : les trois Nornes Scandinaves et Tasora, dieu de Tahiti[1]. Ce qui lui avait plu chez le Runoïa, c’était que, voyant arriver le fils de Marie en Finlande, le dieu du pays avait demandé qu’on écrasât la tête de l’intrus. Ce qui lui plut sans doute dans les légendes des Nornes et de Taaora, ce fut d’y trouver des croyances qui n’étaient point celles de la Bible.

Qu’est-ce qui lui avait révélé l’existence de Taaora ? Probablement Alfred Maury, dont l’Histoire des religions de la Grèce fut lue avec attention par Louis Ménard et ses amis. Or, Maury signalait l’intérêt de la cosmo-

  1. La légende des Nornes parut le 15 mai dans la Revue Contemporaine : Genèse polynésienne le 28 août dans Poésies Nouvelles.