Page:Vianey - Les Poèmes barbares de Leconte de Lisle, 1933.djvu/95

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disparu. Mais tout ce que le mot « scandinave », pour un lecteur français de 1861, représente de sauvagerie pittoresque, Leconte de Lisle l’a su mettre autour de ses héros ou dans leur bouche. — Et l’association de tous les éléments dont se compose le poème est heureusement réussie : ce qui en explique le succès.

Le Cœur de Hiatmar eut plus de succès encore. Ce fut longtemps un des poèmes les plus populaires de Leconte de Lisle. C’était, avec les Elfes, celui qu’on entendait le plus souvent réciter. Il semblait que toute la poésie nordique eût été condensée là.

Le poème parut dans le Parnasse de 1866. Il est donc postérieur d’environ cinq ans à l’Épée d’Angantir qu’il suit dans les Poèmes Barbares de 1871.

Ainsi, quand il avait refait dans l’Épée d’Angantir le Chant d’Hervor, Leconte de Lisle avait négligé le Chant de mort de Hialmar, qui dans le recueil des Chants populaires du Nord par Xavier Marmier suit le Chant d’Hervor.

Évidemment, il l’avait trouvé trop terne pour un chant scandinave.

Hialmar vient d’être frappé. Œrvarod, son compagnon d’armes, l’interroge et le plaint. Mais le guerrier sent qu’il va mourir ; il songe avec mélancolie à ses amis qui boiront désormais la bière sans lui, à sa jeune fiancée