Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 3.djvu/105

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meuz. Tandis com il yvernoit en cele vile, li palais en quoi il sejornoit ardi d’aventure ; mes ainques por ce ne s’en mut jusques à tant que la Nativitez et la Resurrection fu passée.


XI.
Coment li rois ostoia sor les Huns à II paire d’oz, coment il destruit tote cele region et s’en retorna à grant victoire. Après, de l’eresie Elipart, l’arcevesque de Tholete ; de la conspiration que Pepins, ses ainnez fiuz, fist contre lui ; du concile que li rois asembla pour dampner l’eresie Feliciene, et puis coment il ostoia derechief contre les Saines.

[1]En la fin de l’yver et sor le commencement d’esté, mut li rois de cele cité devant dite où il ot si longuement sejorné. Droit en Baiviere s’en ala en propos d’ostoier sor les Huns au plus tost que il porroit et de prendre venjance de lor faiz et de lor presumption. Sos oz assembla de par tot son roiaume, et quant les viandes et les neccessitez de l’ost furent charchies, il se mist à la voie ; mes il departi avant son ost en ii parties ; l’une en livra au comte Tyerri et Mangifroi, son chambellenc, et lor commanda que il conduisissent lor ost selonc les rivages de la Dynoe qui s’estendent par devers galerne[2] droit vers Occident. L’autre par-

  1. Annales d’Éginhard, année 791.
  2. La phrase : les rivages de la Dynoe qui s’estendent par devers galerne, désigne la rive nord du Danube. Le traducteur, en ajoutant : droit vers Occident, commet une faute et rend mal le passage d’Éginhard nous apprenant que les deux armées suivaient parallèlement les rives nord et sud du Danube : « Eos per aquilonalem Danubii ripam iter agere jussit. Ipse cum alia parte quam secum retinuit, australem ejusdem fluminis ripam Pannoniam petiturus occupavit. »