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foire du Lendit[1] siet entre Saint Denys et Paris. La raisons coment ce avint, si fu tele. Karlemainnes li granz, dont nous avons parlé et parlerons encores ci après, ot un fil qui Looys li pies fu apelez ; rois fu et empereres. Cil Looys ot iiii fiuz de diverses fames, Lohier, Pepin, Looys et Challe. Cil Challes, si fu lor freres de pere tant seulement [et fiuz] de la roine Judiht que li peres espousa darreenement. Après la mort du pere, li empires fu departiz aus iiii freres. Lothiers ot l’empire d’Alemagne, Looys le roiaume d’Aquitaine et de Borgoigne, Pepins celui de Lombardie[2], et Challes, li mainnez, le roiaume de France. Entre les freres monta contenz pour la terre, car li iii freres guerroierent Karlemainne[3] par envie, pour ce que il lor sembloit que il avoit en partie le plus noble roiaume. Merveilleus oz amenerent contre lui, et il se rapareilla d’autre part contre els moult efforciement.

[4]Au tens de lors, estoit l’eglise Saint Denys coverte d’argent par desus les martyrs ; et pour ce

  1. L’origine de la foire du Landit ne serait pas antérieure à l’année 1109 d’après l’abbé Lebeuf (Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris, éd. Bournon, t. I, p. 540). Voir sur l’histoire de cette foire ibid., p. 537 à 556.
  2. Primat confond Louis le Germanique avec son père Louis le Débonnaire, qui eut en effet le royaume d’Aquitaine en 781, et Pépin, fils de Louis le Débonnaire, avec Pépin, roi de Lombardie, fils de Charlemagne. Il ne suit pas le texte latin. Cf. Iter Hierosolymitanum, publié par F. Castets dans Revue des langues romanes, t. XXXVI (1892), p. 466.
  3. Karlemainne désigne ici Charles le Chauve ; quelques lignes auparavant, Charlemagne est appelé « Karlemainnes li Granz ».
  4. À partir d’ici, l’auteur des Grandes Chroniques n’a plus traduit le texte latin, mais il l’a beaucoup écourté.