Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/157

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et au derrenier fut la cité rendue. De trop grant cruauté furent li vainqueor, car il roberent premierement les eglises, et puis ravirent les richeces et les tresors de la vile, et au derrenier bouterent le feu partout et ardirent les eglises et toute la cité, fors tant seulement une petite eglise qui estoit fondée en l’oneur de saint Jorge, qui eschapa par miracle, car en ce point que toute la cité ardoit, la flambe qui tout devoroit de toutez parz de la chapele prendre ne s’i pot, ne nul mal ne li fist. Si ne fu pas de la volenté ne du commandement Lothaire que la citez fu arse et destruite.

[1]Tant cria la chevalerie contre Golesme, contre le conte Sanila et contre Leval (sic), que il orent les chiés trenchiés, et Gerberge[2] qui ot esté fille le conte Guillaume fut noiée comme sorciere et enchanteresse.[3]La raison pour coi li autre furent decolé ne savons pas, car l’estoire s’en taist atant.

[4]Endementres que ces choses avindrent, li empereres et ses fiuz Looys s’en alerent en la cité de Lengres. Là, li furent ces noveles premierement contées, qui moult le firent tristre et dolent. Et Lothaires, qui ensi

  1. « Adclamatione porro militari post captam urbem Gotselmus comes, itemque Sanila comes, necnon et Madalelmus vassallus dominicus capite plexi sunt » (Vita Hludowici imperatoris, chap. lii. Cf. Nithard, liv. I, chap. v).
  2. Gerberge, sœur de Bernard, duc de Septimanie, était religieuse à Châlon. « Ac sororem Bernardi, sanctimonialem in cupa positam in Ararim fluvium demergi fecit » (Annales de Saint-Bertin, année 834. Cf. Thegan, De gestis Ludovici pii, chap. lii.).
  3. La phrase suivante semble être de l’auteur des Grandes Chroniques.
  4. Vita Hludowici imperatoris, chap. liii.