Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/158

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ot esploitié, com vous avez oï, se parti de Chalon, et par la cité d’Ostum s’en ala droit à Orliens. De là, mut et s’en ala ou Mans à une vile qui a non Mantule[1]. Li empereres et Looys ses fiuz le suirent à grant ost, et quant Lothaires qui ja avoit les siens receuz, qui de Normandie s’en estoient à lui fui, sot que ses peres le sivoit, il fist tendre ses herberges assez près de l’ost l’empereor. En ce point demorerent iiii jors pour messagiers qui aloient des uns aus autres. En la iiii nuit, Lothaires fist desloger son ost et s’encommença à aler touz jors avant, et li empereres rala encontre lui par une adrece, jusques atant que il vint au flum de Loire près du chastel de Blois, là endroit où une petite iaue qui a non Cize[2] chiet en Loire ; les herberges tendirent d’une part et d’autre.

En ce point vint Pepins à son pere, et amena granz genz, et quant Lothaires sot ce, et il vit que il n’i por-

  1. On a dans le texte latin : « Matualis. » A. de Valois (Notitia Galliarum, p. 312) cherche à identifier ce lieu avec Laval (Mayenne) ; ce que D. Bouquet (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. VI, p. 116, note l) et Pertz (Monumenta Germaniæ, Scriptores, t. II, p. 639, note 4) ont admis. Julien Havet, dans ses Questions mérovingiennes, les Chartes de Saint-Calais (Œuvres de J. Havet, t. I, p. 108 et 123), ne l’identifie pas. M. L Levillain propose Mauvelle, Loir-et-Cher, cant. d’Ouzouer-le-Marché, et A. Longnon, Bonneveau, Loir-et-Cher, cant. de Savigny (cf. Bibl. de l’École des chartes, t. LXXXII, 1921, p. 67, note 4).
  2. Auj. la Cisse, rivière des départements du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire qui côtoie la forêt de Blois, puis coule parallèlement à la Loire et se jette dans ce fleuve non loin de Vouvray, plutôt que le Cosson comme le propose A. de Valois (op. cit., p. 524, et après lui D. Bouquet, op. cit., t. VI, p. 117, note a, et Pertz, op. cit., t. II, p. 639, note 5).