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étrangers aux Annales Carolingiennes, et qui n’existent pas non plus dans le manuscrit latin 5925 de la Bibliothèque nationale, forment comme un appendice au règne de Charles le Chauve. Ce fut très probablement dans le manuscrit latin actuel 12710 de la Bibliothèque nationale que Primat puisa la matière des chapitres xii et xiii et du premier paragraphe du chapitre xiv[1]. Pour justifier cette assertion, il suffit, d’une part, d’évoquer le rôle important que joua ce manuscrit dans l’historiographie à Saint-Denis[2], et, d’autre part, de rapprocher le texte latin du manuscrit du texte français des Grandes Chroniques. De plus, Charles le Chauve étant considéré comme un des grands bienfaiteurs de l’abbaye de Saint-Denis, il parut légitime à Primat d’illustrer sa mémoire à l’aide de récits légendaires d’apparition et de vision[3]. Le chapitre xiv est consacré aux libéralités de Charles le Chauve envers l’abbaye de Saint-Denis, à la description des joyaux qu’il lui donna et à l’énumération des principales reliques qu’elle possède. Pour le composer, l’auteur des Grandes Chroniques n’eut qu’à puiser dans le chartrier de son monastère et à consulter l’inventaire du trésor de son église[4].

  1. Voir p. 245-259.
  2. Jules Lair, Mémoire sur deux chroniques latines, dans Bibliothèque de l’École des chartes, t. XXXV (1874), p. 543. Selon M.  Lair, ce manuscrit serait « le cahier de notes d’un de ces auteurs qui, vers le xiie siècle, prirent à tâche de composer une histoire de France », et, ajoute-t-il, les compilations qu’il renferme jouirent d’un grand crédit au moyen âge, et l’auteur des Grandes Chroniques les utilisa souvent.
  3. L’auteur des Grandes Chroniques attribua même à Charles le Chauve la vision rapportée au chapitre xiii, qui ne peut convenir qu’à Charles le Gros (voir p. 247, note 1).
  4. Voir p. 254 à 258.