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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/322

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l’aide Nostre Segneur, il et ses oz s’entornerent fuiant, et si n’estoit nus qui les chaçast ; et en ce fu apertement monstré que la victoire que il avoit eue des païens n’estoit pas faite par home, mès proprement par la vertu Nostre Segneur. Après ce, retornerent li sembla tant de gent com il pot avoir et ala contre eus à un lieu que l’estoire nome Stromus[1]. Par le conseil d’aucuns de sa gent fist drecier un chastel de fust ; més il fu plus au porfit et à la defense de ses anemis que de lui ne de sa gent, car il ne pot trover qui le vosist defendre ne garder. De là s’en parti atant et s’en ala à Compiegne ; là celebra la Nativité et la Resurection.

[2]Avant que il s’en partist, oï noveles que li rois Loys[3], ses cousins, fiuz le roi Loys de Germanie, qui noient porfitablement vivoit et au roiaume et à sainte Eglise, estoit morz. A lui vindrent li baron de la partie du roiaume qui ot esté Lothaire et se vodrent rendre à lui en tel maniere que il leur consentist à avoir ce que ses peres et ses aieus, Kalles li Chaus, en avoient tenu ; mès il n’ot pas conseil du recevoir pour les sai-

    lité où Louis III remporta cette victoire, « in villa quœ dicebatur Sathulcurtis », auj. Saucourt, Somme, arr. d’Abbeville, cant. d’Ault, comm. de Nibas. Voir sur cette victoire, abbé Dehaisnes, les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast, p. 310, n. b.

  1. Stromus, auj. Estrun, Nord, arr. et cant. de Cambrai.
  2. Annales de Saint-Bertin, année 882.
  3. Louis III le jeune, fils de Louis le Germanique, roi de Lorraine ; il mourut à Francfort le 20 janvier 882 (voir Annales Fuldenses, année 882, qui donnent la date exacte de sa mort).