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Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/325

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mez, il et sa gent, tout fust-ce contre l’office et la dignité d’evesque. Mès besoinz le contregnoit à ce. Occis avoit esté et sa gent desconfit et chacié. Après ce, li mandoient li baron que il venist liement, car il estoient tuit apareillié de lui recevoir come leur segneur et de metre eus en sa segneurie ; ensi le fist com il li manderent. En poi de tens après ce que il se fu partiz du siege de Viene, que il s’apareilloit pour aler contre les Normanz, droitement ou mois de septembre, li vindrent noveles par certain message que sa gent avoient la cité prise et que Richarz[1], qui freres estoit Boson, en avoit menée sa fame et sa fille en sa contée d’Ostun.

En ce tens, issi Hastingues et si Normant desor le flum de Loire et s’en alerent seur la marine, et quant Kalles, li rois d’Austrasie[2], fu venuz atout son ost contre les Normanz, et il fu auques près de lor forterece[3], si li failli li cuers et fist pais à eus par le conseil d’aucuns de sa gent meismes, en tel maniere que Godefroiz, qui sires estoit de cele gent, recevroit bap-

  1. Richard, frère de Boson et également beau-frère de Charles le Chauve, avoit dû succéder à son frère dans le comté d’Autun après l’élection de Mantaille (15 octobre 879) et, en tout cas, avant le 30 novembre 880 (René Poupardin, le Royaume de Provence sous les Carolingiens, p. 130).
  2. Latin « Carolus autem nomine imperator » ; c’est Charles le Gros.
  3. Les retranchements des Normands étaient établis à Elsloo (Pays-Bas, prov. de Limbourg, arr. de Maëstricht). Sur ces faits qui survinrent au mois de juillet 882, voir Annales Fuldenses, année 882, dans Pertz, Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 395-397 ; cf. Böhmer-Mühlbacher, Regesta imperii, p. 625-626, et Robert Parisot, le Royaume de Lorraine sous les Carolingiens, p. 463-465.