Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/64

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il restora ; de la pais où ses roiaumes estoit et de la mort de ses freres.

[1]Au noviau tens, tint li rois parlement de ses barons. Quant il furent assemblé, il leu conta noveles que il avoit oïes, que une partie des Gascons qui pieça estoient si obeissant et en sa subjection s’apareilloient de reveler soi contre lui, et que par estovoir[2] convenoit que l’on i envoiast pour aus abatre et chastoier[3]. Li baron s’acorderent à la volenté le roi et distrent que ceste besoigne ne devoit pas estre entrelessié et que il ne fussent abatu de leur presumption. Son ost apareilla et mut, et quant il vint à une vile qui a non Aes[4], il manda à ceus qui contre lui se reveloient que il venissent à lui. Cil refuserent à venir et li rois entra en leurs terres et mist tout à destruction. A la parfin, quant il ot tout gasté et mis à destruction quanque à iaus apartenoit, il vindrent à merci ; et ja soit ce que il eussent ausi comme tout perdu, si furent-il tuit lié quant il leur vot pardonner les vies. Tout outre passa li rois parmi les monz de Pyrene et vint jusques à Pampelune. Là demora i poi de tens et ordena des choses au commun porfit dou païs, puis se

  1. Vita Hludowici imperatoris, chap. xviii.
  2. Par estovoir, par nécessité ; c’est la traduction de publica utilitas.
  3. Le royal ms. 16 G VI, fol. 191, ajoute en note : « Et disoit Loys l’emperiere que pour le bien commun raison requeroit que par force d’armes leur orgueil et fausse machinacion feust reprimée. »
  4. Aes, Aquas villam pervenit ; ce ne peut être que Dax (Landes) et non Aix, comme l’indique Marquard Freher (Corpus Franciæ historiæ veteris et sinceræ, p. 454), et encore moins « Ays la Chapelle », comme le marque en note le royal ms. 16 G VI.