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ment et recognurent à la premiere demande toute la traïson et comment, et par cui ennortement, et à quele fin il en beoient à venir. De ceste traïson furent principal, Eggedeons que li empereres cuidoit ami especial, Renehiers qui cuens ot esté du palais au tens Kallemaine son pere, fiuz le conte Mehenier, et Ginalz, prevoz et chambellens de la chambre le roi[1]. Cit n’estoient pas seul en ce cas, ainz avoient pluseurs compagnons, et clers et lais. Des clers furent li iii evesques : Aselin, arcevesque de Melan[2] ; Volfouth[3], evesque de Cremoine, et Theodulphe, evesque d’Orliens[4]. Quant la traïson fu plainement descoverte et li traiteur mis en prison, li empereres s’en repaira pour yverner à Es la Chapelle, si com il avoit proposé devant.


XI.
Comment il fist joustice de Bernart son neveu, le roi de Lombardie, et de ses autres traiteurs, et de la présumption des Bretons et de leur subjection ; comment
  1. « Eggideo regalium primus amicorum ; Reginherius olim comes palatii imperatoris, filius Maginherii comitis ; sed et Reginhardus olim comes palatii imperatoris » (Vita Hludowici).
  2. Anselmus, évêque de Milan de 814 à 822, fut exilé de 817 à 821.
  3. « Wolfodum », Walfred ou Wolfold, qui fut évêque de Crémone de 816 à 818.
  4. Suivant Kleinclausz, l’Empire carolingien, ses origines et ses transformations, p. 300, note 1, et Simson, Jahrbücher des fränkischen Reiches unter Ludwig dem Frommen, t. I, p. 114 et suiv., la thèse de la culpabilité de Théodulphe n’est pas admissible. Kleinclausz reconnaît dans toutes ces excutions « les symptômes d’une révolution de palais et non d’une révolution politique ».