Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 4.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

descal qui aider li devoient l’orent traï[1] et il vit que li sien maismes s’enfuioient[2] et le lessoient en peril, il s’enfui et eschapa ensi des mains de ses anemis. Mais puis s’en vencha-il bien de ceus qui guerpi l’avoient quant il li durent aider.

En cel yver[3] qui après vint, Leudevit entra en Dalmacie derechief, tout mist à destrution par feu et par occision. Li dus Borna qui bien sout que il ne pooit contrester à sa force se propensa comment il le porroit grever autrement par malice. Il assembla sa gent et espia son point et se feri en son ost si soudainement[4] que cil, ne sa gent ne s’en pristrent garde. Si grant occision en fist que li nombres des occiz fu esmez à iii mile. Là perdi Leudeviz chevaus et armeures et pluseurs autres richeces, et s’enfui de la contrée touz desconfiz. Ces noveles furent aportées à l’empereor à Es la Chapele, qui moult en fu liez.


XII.
Coment ses fiuz Pepins ostoia seur les Gascons et comment li dux Borna ostoia seur Leudevit par l’aide
  1. L’Astronome dit : « Borna Goduscanorum perfidiâ, an timore desertus. »
  2. Éginhard, Annales, année 819, dit cependant qu’il fut protégé par ses gardes : « auxilio tamen prætorianorum suorum protectus ».
  3. Éginhard (Ibid.) précise davantage et dit : au mois de décembre.
  4. Le sens du latin a été mal rendu. Il ne s’agit pas d’une attaque soudaine, mais d’une suite d’attaques faites à l’improviste : « improvisis irruptionibus ». En un mot, Borna harcela l’armée de Liudwit, comme le font bien comprendre les Annales