Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 6.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quant li chanoine et toz li païs sorent ce miracle, il doterent[1] le roi, car il sorent bien que la sapience de Dieu estoit en lui[2], qui l’entroduissoit à faire sa volenté.

[3]Incidence. — Li arcevesque de Rains, Guillaume, et li cuens Phelippes de Flandre firent ardoir grant multitude de bougres[4].

Incidence. — En ce tens, morut en la province de Chaors, à un chastel qui est apelez Martel[5], en la XIIIIme kalende de Juin[6], li jones Henris rois d’Angleterre. Ensepouturez fu en la cité de Rouan[7].

  1. Doterent, redoutèrent ; latin : « timuerunt ».
  2. Latin : « videntes sapientiam Dei esse in illo » (Reges, liv. III, chap. III, verset 28).
  3. Rigord, Gesta Philippi Augusti, § 22.
  4. C’est en 1183 qu’eut lieu à Arras cette exécution d’hérétiques : « Quidam dicunt Manicheos, alii Catafrigas, nonnulli vero Arrianos, Alexander autem papa vocat eos Patervios ! Sed quicquid sint, oris proprii confessione convicti sunt heretici inmundissimi » (Sigeberti Gemblacensis continuatio Aquicinctina, dans Mon. Germ. hist., Scriptores, t. VI, p. 421).
  5. Martel, Lot, arr. de Gourdon, ch.-l. de cant.
  6. Latin : « tertio decimo kalendas Junii ». Ce ne serait pas à cette date ni à celle donnée par les Grandes Chroniques (20 ou 19 mai) que serait mort Henri Court-Mantel, mais au 11 juin 1183, jour de la Saint-Barnabé, à l’âge de vingt-huit ans, quatorze semaines et six jours (voir Raoul de Dicet, Ymagines historiarum, t. II, p. 19, et Benoît de Peterborough, dans Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XVII, p. 455).
  7. On montre encore son tombeau dans la cathédrale de Rouen.