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trent ces ii à la voie pour faire le conmandement leur seigneur ; mais il ne demoura guieres que le corage mua au seigneur qui les envoioit, et envoia ii autres haccasis hastivement pour dire au roy de France qu’il se gardast des premiers. Tant se hasterent qu’il vindrent avant que les premiers, et distrent au roy qu’il se gardast bien de leur compagnons et qu’il venoient pour lui ocire. Quant le roy oï les nouvelles, si se douta forment. Si prist conseil de soi garder et eslut sergenz à mace garniz et bien armez, qui jour et nuit furent en cure de son cors garder. Cil qui premiers furent venu pour dire au roy qu’il se gardast quistrent les autres tant qu’il les trouverent[1] et les amenerent au roy. Quant le roy les vit, si en fu forment liez, et donna granz dons aussi aus premiers comme aus desreniers, et envoia à leur seigneur dons reaus, riches et precieus, en signe d’amistié et de pais.


XIX.
Comment le roy fist Robert d’Artois chevalier[2].

Une piece de temps fu le roy em pais en son reanme ; si li prist talent de donner terre à Robert[3] son frere

  1. Ce serait à Marseille qu’ils les auraient trouvés (Lenain de Tillemont, op. cit., t. II, p. 305. Il place cet événement en 1237).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 324-325 ; Chronique latine, t. I, p. 189-190. Il date par erreur ces faits de l’année 1238. Cf. Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. II, p. 237-238 et 300-302.
  3. Robert était le troisième fils de Louis VIII et de Blanche de Castille ; il naquit au mois de septembre 1216, fut créé