Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/159

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neur des letres au roy de Tharse, qu’il envoia au roy de France, fu tele[1] :

« Par la puissance du très haut Diex, messires Cham roys et princes de pluiseurs provinces, nobles combateeur du monde, glaive de la crestienté, deffendeeur de la legion des apostres, au noble roy de France, sire et mestre des crestiens, salut. Nostre Sires croisse ta seignorie et ton reanme par lonc temps ; ta volenté acomplisse en sa loi et en ce monde et maintenant et touz jorz. Diex te doint conduit par la vertu devine, et ton pueple vueille garder par les saintes prieres des prophetes et des apostres. Amen. c mile beneïçons et c mile salus te mande par ces letres, et te pri que tu reçoives en gré ces salus, car c’est mout grant chose que tel sires te mande, salut. Et Diex vœille que encore te puisse-je veoir. Le haut sires du ciel et de la terre otroie que nous puissons estre ensamble, et que nous soions tuit d’un acort et d’une volenté. Après ces saluz, nostre entencion est de fere le profit de la crestienté. Je pri et requier à Dieu que il doint victoire à l’ost des crestiens et sousmete et abesse touz ceus qui despisent la croiz. Vrai Dieu, essauce le roy de France et acroi sa hautece si que chascun le voie. Nous volons par toutes noz seignories et noz poestez, que tuit crestien soient franc et hors de servage et volons qu’il soient tuit quite de treu et de servage, et de toutes autres coustumes et qu’il soient honoré et gardé. Nous volons que les eglises destruites soient refaites

  1. Cette lettre avait été transcrite dans celle d’Eudes de Châteauroux à Innocent IV (d’Achery, Spicilège, t. VII, p. 216). Cf. Vincent de Beauvais, op. cit., liv. XXXI, chap. xci.