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de Saint-Amor[1] avoit fet i livre qui estoient entitulé : « Ci commence le livre des perilz du monde », qui parloit contre les religions et especialment contre les Freres meneurs et les Preecheurs. Tant desputerent et arguerent ensamble, que il convint que le descort venist à la court de Romme. Quant le pape ot oï l’entencion de mestre Guillaume et l’entencion de l’autre partie, si donna sentence contre le livre mestre Guillaume, et fu condampnez.


LXIV.
Comment la royne Blanche morut[2].

L’an de grâce mil CC LII[3], avint que la royne Blanche estoit à Meleun seur Saine. Si li commença le cuer trop malement à doloir, et se senti pesante et charchiée de mal. Si fist hastivement trousser son harnois et ses coffres et s’en vint hastivement à Paris. Là fu si contrainte de mal qu’il li couvint à rendre l’âme[4]. Quant

    chungen zum literarischen Armuts und Exemtionsstreit des 13 Jahrhunderts (1255-1272). Münster in Westf., 1920, in-8o (Franziskanische Studien, Beiheft 2).

  1. Sur Guillaume de Saint-Amour, qui fut chanoine de Beauvais, recteur de l’université de Paris et mourut en 1272, voir Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. VI, p. 135-228, 307-312, et dans Denifle, Chartularium Universitatis Parisiensis, t. I (voir à la table les nombreux textes qui se rapportent à lui et aux querelles qu’il souleva).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 384-385 ; Chronique latine, t. I, p. 210. Cf. Geoffroi de Beaulieu, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 17, chap. xxviii.
  3. Vers le mois de novembre.
  4. Blanche mourut le 26 ou le 27 novembre 1252 à Paris et