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sent ; lequel Geoffroi se maintint leaument tout le cours de sa vie[1].


LXIX.
Comment le roy retorna en France[2].

L’an de grace mil CC LIIII, que le roy se parti de la terre d’outre mer et se mist en sa nef por retorner en France[3] ; quant il dut mouvoir, le pueple du païs le convoia a grant procession, en sopirs et en gemissemenz ; et disoient : « Ha pere de la Crestienté or nous lessiez vous entre ceus qui nous heent de mort. Tant comme vous feussiez avoec nous, n’eussons garde ; et se nous moreussons avoec vous, si nous fust-il aviz que ce feust confort puisque nous feussons près de vous[4]. »

[5]Le roy fist metre le cors Nostre Seigneur en sa nef, par grant reverence et par grant devocion, pour donner aus malades se mestier en feust. Ja soit ce que pelerin l’eust onques fet, tant fust de grant hautece, toutes voies, ot il especial grace du cardinal de Romme. Le roy fist metre ce glorieus tresor du cors Nostre Seigneur el plus haut lieu et el plus couvenable de toute la nef, et fist par dessus metre i tabernacle cou-

  1. Geoffroi de Sargines resta en Palestine jusqu’à sa mort (Lenain de Tillemont, Vie de saint Louis, t. IV, p. 30 et 31).
  2. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 388-391. Cf. Joinville, chap. cxx à cxxx.
  3. Saint Louis s’embarqua le 24 avril avec la reine et ses enfants et quitta Acre le 25 (Joinville, § 617).
  4. Cf. Joinvile, §§ 615 et 616.
  5. Cf. Geoffroi de Beaulieu, op. cit., chap. xxix.