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sa compaignie Sarrazins et Juis, et toutes manieres de genz qui estoient contraires à sainte Eglise et à la foy crestienne.


LXXXVI.
Comment Tartarins destrintrent pluseurs terres[1].

Nouvelles vindrent au roy de France, de par le pape[2], que les Tartarins avoient destruit grant partie de la terre d’outre mer et avoient tant occis de Sarrazins que nus n’en savoit le nombre, et le soudan desconfit en champ de bataille. Avoec tout ce, il avoient desconfit le roy d’Ermenie et avoient pris Antioche, Triple[3], Damas, Halape[4] et toutes les terres environ ;[5]et estoient en grant doute les crestiens d’Acre et dou païs environ, qu’il ne les venissent occire. Et estoit leur propos, si comme aucuns crestiens disoient, de passer outre et de gaster toute crestienté. Quant le roy oï tiex nouvelles, si manda[6] les barons de France et les prelas, et leur conta comment les Tartarins avoient toute destruite la terre d’outre mer et que leur propos estoit de venir en France, si comme l’en disoit. Si s’acorderent touz les barons, par le conseil du roy,

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 412-415. Sur l’invasion des Tartares en Syrie et en Palestine, voir Lenain de Tillemont, t. IV, p. 416-466.
  2. Le ms. fr. 2813 a omis « de par le pape » et abrégé ce chapitre.
  3. Triple, Tripoli.
  4. Halape, Alep.
  5. La fin de cette phrase a été supprimée dans le ms. fr. 2813.
  6. Guillaume de Nangis dit que saint Louis les convoqua à Paris pour le dimanche de la Passion, 4 avril 1261 (n. st.).