Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/43

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tesse de Namur, laquelle fu fille Charle le duc de Loherene oncle Loys le roy de France[1] qui mourut le derrenier de la lignie Charle le grant sanz hoir, et auquel Charle, le duc de Loheraine, Hue Chapet toli le droit du royaume de France, et le prist par force et le fist mourir en prison à Orliens[2], et jusques auquel Charles duc de Loheraine, la ligniée de Pepin et de Charles le grant persevera en la poesté du royaume de France ; et comment cil Loys, dont nous traitons, eust la succession du royaume après son pere, il appert donc que l’estat du royaume est retourné à la ligniée de Charlemaine le grant. Et puet l’en veoir par l’avision des ii corps saint Richier et saint Waleri que la translacion du royaume fu faite de la volenté Nostre Seigneur.

L’en treuve es faiz des gestes d’Aquitaine escript que, pour ce fu la ligniée du grant Charlemaine reprouvée, que il n’amoient mais ne honnoroient sainte Eglise, si comme il soloient, et chargoient et grevoient les eglises plus que il ne les acroissoient. Mais nous devons ce laissier, car ce apartient au jugement Nostre Seigneur qui mue le temps et transporte les royaumes


    s’appelait Adélaïde et non Hermengarde, et son mariage avec un comte de Namur que les généalogies nomment arbitrairement Albert est très hypothétique (F. Lot, Les derniers Carolingiens, p. 286. Cf. les Grandes Chroniques, t. IV, p. 366, n. 5, et t. V, p. 1, n. 2).

  1. Charles de France était frère du roi Lothaire et ainsi oncle de Louis V, le dernier roi carolingien (cf. les Grandes Chroniques, t. IV, p. 365).
  2. Charles de Lorraine, livré en 991 à Hugues Capet par Ascelin, évêque de Laon, fut enfermé à Orléans où il mourut probablement entre 992 et 995 (F. Lot, op. cit., p. 274-278).