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des bourgois, et fist tant que les clers demourerent et repristrent leur leçons et commencierent à lire. Por ce le fist le roy que chevalerie et clergie sont volentiers ensamble.

Jadiz, en ancien temps, clergie demoura à Athenes et chevalerie en Grece. Après, d’iluec s’en parti et s’en ala à Romme, et tantost chevalerie après. Par l’orguel des Rommainz, se parti le clergié de Romme et s’en vint en France et tantost chevalerie après. Et de ce nous senefie la fleur de liz qui est escripte es armes au roy de France, car il y a iii fueilles. La fueille qui est ou mileu nous segnefie la foy crestienne, et les autres ii du costé senefient le clergié et la chevalerie qui doivent estre touz jourz apareillié de deffendre la foy crestienne. Et tant comme ces iii demorront en France, foy, clergié et chevalerie, le reanme de France sera fort et ferme et plain de richece et d’onneur.


XIV.
Comment le moustier Saint Denys fu renouvelé[1].

Oeude, l’abbé de Saint Denys en France, fu en mout grant penssée comment il porroit renouveler le moustier Saint Denys, car il n’avoit esté de riens amendé puis le temps au fort roy Dagoubert qui premierement

  1. Guillaume de Nangis, VIe de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 320-321 ; Chronique latine, t. I, p. 183. Ce chapitre est plus développé que dans G. de Nangis. Il dit seulement que l’abbé de Saint-Denis, Eudes Clément, fit réparer l’abbaye après avoir pris avis de saint Louis et de sa mère Blanche de Castille, et ne fait aucune allusion à Dagobert, à Charles le Chauve ou à la lettre du pape (cf. D. Félibien, Histoire de l’abbaye de Saint-Denis, p. 227).