Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/113

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quelle maniere il pourroit avoir le royaume de Cezille ; et le roy Pierre li demanda se elle avoit oy nulle certaine nouvelle de Palerne et de Meschines ; et celle si respondi que s’il les vouloit aidier, qu’il le recevroient à seigneur et à roy, et seroient de tout leur pooir contre le roy Charles, ne jamais ne le tendroient à seigneur.


XXIX.
Du fleuve de Saine. Incidence[1].

Selon le temps de grâce mil CC IIIIxx[2], le fleuve de Saine issi hors de son chanel et s’espandi par tout le pays, et vint a si grant navie à Paris, que elle rompi la maistre arche de grant pont et quassa et froissa des

    gon, le conseil de s’allier aux Siciliens, et les envoyés des Siciliens lui demandèrent son aide contre le roi Charles, « consilio uxoris suæ Constantiæ reginæ Manfredi quondam damnati filiæ, Siculis, qui jam contra regem Siciliæ Karolum conspiraverant, confœderatus est. Nam missi Siculorum, Panormitanorum maxime et Messenensium, ad ipsum tunc convenerant, dicentes quod si contra regem Karolum vellet cum ipsis insurgere, et eosdem tueri, de cetero ipsum in regem et dominum reciperent et haberent ».

  1. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 514-515. Cf. Chronique de Primat, (ibid., t. XXIII, p. 101). Il ne parle que de la crue de la Seine et a omis l’élection de Martin IV. Les Grandes Chroniques ont omis dans ce paragraphe de G. de Nangis la mention de la mort de Nicolas III, celle des troubles qui éclatèrent à Rome après sa mort, celle de l’expédition envoyée en Romagne par Martin IV contre Guido de Montefeltro, et enfin celle des dissensions survenues à Orvieto.
  2. G. de Nangis fixe la date de cette innondation : « circa principium mensis januarii ». « Environ la Typhaingne » (Chronique de Primat).