Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/186

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pris par le commandement du roy, et fu, de son derriere jusques à la bouche, en une broche de fer ardan transfichié, et après fu ars. Adonques en ycelle gehine recognut comment Charles, le roy de Sezille, pere d’ycelui Charles avoit retrait par traïson de la cité de Messines qu’il avoit assegiée, et comment après, Charles prince de Salerne son filz avoit laissié prendre ; et comment il destourna les Siciliens que ycelui prince pris vouloient delivrer en honneur royal, et les Arragonnois aussi de leur terre chacier les desloua.


XI.
Comment le conte de Flandres s’alia au roy d’Angleterre[1].

[2]En cet an enssement, Gui le conte de Flandres, occultement et celéement, contre son seigneur le roy de France au roy d’Angleterre alié, vint avec sa fille à Paris[3], laquelle il vouloit envoier en Angleterre pour espouser au roy d’Angleterre Edouart. Lors par le commandement le roy Phelippe roy de France, avec ycelle furent détenuz en garde. Mais ycelle fille après

  1. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 576. Cf. éd. H. Géraud, t. I, p. 287.
  2. Voir pour ce chapitre : Funck-Brentano, Les origines de la guerre de cent ans. Philippe le Bel en Flandre, p. 144-151 ; Philippine de Flandre à la cour de France.
  3. Gui de Dampierre vint à Paris en octobre 1294 ; il retourna en Flandre en février 1295, après un séjour à Paris de quatre mois et demi (Ibid., p. 150, note 2). Philippine demeura en France pendant les années 1295-1296 (Ibid., p. 147).