Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/191

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de par le roy d’Alemaigne, lesquelles estoient sus ceste forme.

« Adulphe, par la grâce de Dieu roy des Romains, touz diz accroissanz, à très grant prince, seigneur Philippon roy de France. Comme par vous les possessions, les droitures, les jurisdictions et les traitiez des terres de nostre empire, par empeeschement noient convenable, sont detenuz par moult de temps et folement sont fortraites, si comme il apert clerement en divers lieux, nous signifions à vous, par ces presentes lettres, que nous ordenerons à aler contre vous avec toute nostre puissance en persuivement de si grant injure nous ne nous poons souffrir. Donné à Maubeuge la seconde kalende de novembre, l’an de l’Incarnacion M CC IIIIxx et XIIII[1]. »

Quant le roy de France ot receues ses lettres, si manda son conseil par grant deliberacion, et leur bailla la responce de leurs lettres[2]. Tantost les chevaliers se

  1. La lettre originale conservée aux Archives nationales (J. 610, no 14) est datée de Nuremberg, le 2 des calendes de septembre. Elle est publiée dans la Chronographia, t. I, p. 45, note 1.
  2. Une réponse de Philippe le Bel, datée de Paris le mercredi avant la mi-carême (9 mars 1295), conservée aux Archives nationales (J. 610, no 14 bis), est différente de celle qu’ont donnée les Grandes Chroniques, les Anciennes chroniques de Flandre et la Chronographia (cf. Grandes Chroniques, éd. P. Paris, t. V, p. 111, note 1, et surtout Chronographia, t. I, p. 45, note 1, où elle est publiée intégralement). Le Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXII, p. 350, note 4, explique que la lettre du mois de mars, conçue en termes mesurés, mais postérieure de plus de six mois au défi d’Adolphe de Nassau, n’est pas la preuve qu’une réponse plus vive n’aurait pas été donnée immédiatement après la provocation de l’empereur d’Allemagne.