Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

furent chaciez de bataille et laissierent et perdirent toute leur garnison avec leur appareil de bataille que il menoient. Et pour certain, se la nuit n’eust fait la bataille cesser, et les bois si près du lieu de la bataille n’i fussent, nul de tant de multitude de gent n’en fust eschapé. Adonc, ne fu dès lors en avant qui envers le conte d’Artois ou les François osassent contre eulz en bataille aler ne venir.


XVIII.
Du renoncement Robert filz au conte de Flandres à l’ommage le roy de France[1].

En ycest an ensement, Gui le conte de Flandres, par Robert son filz déceu[2], si comme l’en dit, appareilla apertement à soy mouvoir et eslever contre son seigneur le roy de France Phelippe, et li manda par ses presentes lettres à Paris[3], que nulle chose il ne tenoit de lui en fié, ne en autre quelconque maniere [il ne se reputoit[4]] estre à lui sougiet.

  1. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 578. Cf. éd. Géraud, t. I, p. 296-297.
  2. G. de Nangis (éd. Géraud, p. 296) dit : « suasu filii sui Roberti, ut creditur, regi Angliæ confœderatus ». Un traité d’alliance offensive et défensive contre le roi de France fut, en effet, négocié entre les cours d’Angleterre et de Flandre pendant le mois de décembre 1296 et conclu le 7 janvier 1297 (Funck-Brentano, Philippe le Bel en Flandre, p. 198-201).
  3. G. de Nangis (id.) ajoute : « per duos abbates ». En effet, le 9 janvier 1297, Gui de Dampierre chargea les abbés de Floreffe et de Gembloux de porter à Philippe le Bel un mémoire qu’ils lui remirent le 20 janvier (Funck-Brentano, op. cit., p. 201-204).
  4. Bibl. nat., ms. fr. 17270, fol. 341.