Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/247

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pape li adjoustroit ; et se celle chose ne pooient faire, si seroient tenuz yceulz Charles et Robert, selon leur pooir, un autre royaume à Fedric acquerre à i d’iceulz royaumes dessus nommés equipollent. Et se ensement ne pooient ces choses acomplir, Charles le roy de Sezille seroit tenu à cm onces d’or donner, après la mort de Fedric en amende de sa rente[1], pour les enfanz procréez de sa fille Alienor. Et ainsi à la parfin la terre de Cecille à li paisiblement revendroit ; et lors de la pais et les autres choses loyaument garder, tant les barons de Sezille comme Fédric et les maistres du peuple, sur les sains euvangiles jurerent. Et ainsi ce fait, si les fist Charles conte de Valois par son chapelain absoldre, à qui le pape avoit commis s’auctorité. Et puis ce fait, ycelui Charles conte de Valois reperant de Sezille vint à Rome[2], et au pape et aus cardinaux raconta tout ce qu’il avoit fait, et s’en retorna en France environ la Purificacion de la benoite Vierge Marie, que l’en dist la Chandeleur. Mais à ycelle maniere de pais d’entre Charles et Fedric, dient aucuns le pape Boniface avoir donné petit ottroiement ne assentement.


XLVI.
Du cardinal Le Moine qui vint en France en message[3].

Et adecertes en cest an ensement, les prelas du

  1. Latin : « ad emendum redditus », pour acheter des revenus.
  2. Charles de Valois qui vint à Rome au mois de novembre 1302 en partit au mois de décembre suivant (J. Petit, op. cit., p. 86-87).
  3. Guillaume de Nangis, Chronique latine, dans Rec. des