Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/284

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si comme l’en dist, et par aucuns barons, par soueves paroles et blandissemens apaisiez, à leurs maisons paisiblement retornerent ; desquiex, par le commandement le roy, pluseurs, le jour ensivant, furent pris et mis en diverses prisons. Et en la vigille de la Thiphaine[1], par le commandement du roy, especiaument pour sa viande que il li avoient espandue et gettée en la boe, et pour le fait dudit Estienne, xxviii hommes[2], aus iiii entrées de Paris ; c’est à savoir à l’orme devers la partie de Saint Denis faisant entrée, furent vii penduz ; et vii devers la partie de Saint Anthoine faisant entrée ; et vi à l’entrée devers le Roule vers les Avugles faisant entrée ; et viii en la partie de Nostre Dame des Champs faisant entrée, furent penduz. Lesquiex i pou après ce, des ourmes remuez et ostez, en gibez nouviaux faiz, yceulz, en chascune partie et entrée, derechief furent touz penduz et mors, laquelle chose envers le menu peuple de Paris chei en grant doleur.

[3]Et en ce meismes an, Edouart, filz Edouart roy d’Angleterre, si ala contre les Escoz qui avoient institué sus eulz Robert de Brus[4] à estre leur roy, lequel fu vaincu et y ot moult grant quantité de ses gens pris et mors.

  1. Jean de Saint-Victor (Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 647) dit « in die Epiphaniæ », soit le 6 janvier 1307.
  2. La Chronique parisienne anonyme (Ibid., p. 20) donne les noms de vingt-cinq d’entre eux.
  3. Continuation de la Chronique latine de G. de Nangis, Ibid., p. 353, et Rec. des Hist., t. XX, p. 593.
  4. Robert Bruce se serait fait couronner roi le 25 mars 1307. Voir Thomas Walshingham, Historia anglicana, éd. Th. Riley, p. 108 à 110.