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lippe le Long sont presque entièrement occupées par le récit d’un miracle obtenu par l’intercession de saint Denis en faveur du valet d’un écolier suédois. Ce récit est traduit de la Chronique d’Yves, moine de Saint-Denis, que le Recueil des historiens des Gaules et de la France[1] a mis à tort sous le nom du copiste Guillaume Lescot[2].

On peut se rendre ainsi compte qu’à partir du commencement du xive siècle les Grandes Chroniques deviennent une œuvre historique de plus en plus originale, dans laquelle on pourra même puiser des renseignements que l’on chercherait vainement ailleurs.

    « il devient un auteur original qui a connu personnellement la vérité et qui n’a pas manqué d’indépendance pour la reproduire dans ses récits » (Rec. des hist., t. XXI, p. xiv). Suivant Molinier, son ouvrage constitue l’une des meilleures chroniques du temps. Des fragments en ont été publiés dans Duchesne, Historiae Francorum scriptores, t. I, p. 128-133, et les années 1289 à 1322 dans Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 630-676.

  1. T. XXI, p. 208.
  2. Frère Yves, moine de Saint-Denis, est l’auteur d’une compilation historique sur la vie de saint Denis et les miracles obtenus au cours des siècles par son intercession. Cette compilation, qui, outre la vie et les actes du saint, comprend une histoire de France abrégée jusqu’au règne de Philippe V le Long, fut commandée à l’auteur à la requête de Philippe le Bel, par Gilles de Pontoise, abbé de Saint-Denis, et présentée à Philippe le Long en 1317. Des fragments de l’œuvre de frère Yves ont été publiés par Duchesne : Historiae Francorum scriptores, t. V, p. 287-288, 395, 549. — Le Rec. des hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 45, 540 ; t. XXI, p. 202-211. — Delisle, dans Bib. Éc. des chartes, t. XXXVIII, p. 466-476. — Holder-Egger, Neues Archiv, t. VIII, p. 184-187. — Voir sur lui : Darenberg et Renan, Archives des missions, t. I (1850), p. 429-434. — Delisle, Notices et extraits des manuscrits, t. XXI, 2e part., p. 349-365, et surtout Hauréau, Histoire littéraire de la France, t. XXXI, p. 143-151.