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    la vile de Cambray li devoit d’une amende, et que li rois ne li voloit donner congié de lever l’amende desusdite ; et Engerran la leva tout outre1.

    xviii. Derechief, que il donna le conseil de madame de Poitiers2 prendre ensi comme il fu fet.

    xix. Derechief, que il obliga sa terre de Foilloy, a xxii ans, à rendre l’argent desus dit, et en donna lettres à la contesse3, et depuis avint que il ot les lettres par devers lui.

    xx. Derechief, que pour paour de plus perdre, madame d’Artois li donna la haute justice de Croisilles4 et de Biaumez5 avec le marchié de Biaumez6.

    xxi. Derechief, les Crespinois d’Arras7 [paierent] xlviiim livres ; mès il les cuidierent avoir données au roy ; [et ledit Engerran les retint].

    xxii. Derechief, que li rois presta à ses freres xxxm livres, mès il n’en orent nul, quar Engerran les ot par devers lui.

    xxiii. Derechief, que li roys li donna la garde d’Estoutevile8 à xiii anz, qui bien valoit xlvim livres.

    xxiv. Derechief, que li roys li donna le tiers et le dangier de certaines forêts9 en Normendie qui bien valoit lxm livres.

    xxv. Derechief, que li roys li donna pour faire faire son ostel en son palais de Paris xm livres.

    1. Sur le paiement de cette amende en 1309 en 1310, voir J.-M. Richard, Mahaut, comtesse d’Artois et de Bourgogne, p. 70.

    2. Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe V le Long, comte de Poitiers avant son avènement au trône.

    3. D’Artois.

    4. Croisilles, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, ch.-l. de cant.

    5. Ms. : « Biauvez. » C’est sans doute Beaumetz-les-Loges, Pas-de-Calais, arr. d’Arras, ch.-l. de cant. Cf. J.-M. Richard, op. cit., p. 69.

    6. Ms. : « Biauvais ».

    7. Les Crespinois d’Arras sont sans doute des membres d’une famille bourgeoise de cette ville, du nom de Crepin (Guesnon, Inventaire chronologique des chartes de la ville d’Arras, p. 54, no lx).

    8. Estouteville-Écalles, Seine-Inférieure, arr. de Rouen, cant. de Buchy.

    9. Ms. foires. P. Paris trompé par le mot « foires » a mis, au lieu de « le tiers et le dangier », le « tiers denier » qui est une faute. Enguerrand de Marigny avait été exonéré des droits de tiers et danger pour ses forêts de Belle-Lande, Longchamp, Vaceuil, Mainneville, etc. (Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, t. I, p. 447, note 2, et P. Clément, Trois drames historiques, p. 314, lettres de mars 1305).