Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et du filz au conte de Nevers[1], et voult qu’il preist une de ses filles, et il si fist. Et le roy requeroit vers les Flamens que les condicions de leurs pais fust confermée ; mais les Flamens se descordoient en pluseurs poins, pourquoy on ala au pape pour les acorder[2]. Mais les messages aus Flamens disoient qu’il n’avoient pas pooir de riens acorder, mès de raporter. Et pour ce, le pape y envoia l’arcevesque de Bourges[3] et le mestre des Preescheurs[4], auquel les Flamens respondirent que il feroient ledit au pape, mais qu’il eussent sur ce, que le roy leur tenist. Moult de seurtez leur furent offertes, mais nulles ne leur en souffisoit. Et quant il fu raporté au pape, il leur manda que les seurtés estoient souffisantes et que il les preissent, ce qu’il ne vouldrent faire, pourquoy la terre demoura entredite.

Et devant l’année[5], le xie jour de septembre, à heure

  1. Louis de Crécy, fils de Louis, comte de Nevers, après avoir été fiancé à une fille de Louis, comte d’Évreux, fut poussé par Charles de Valois à épouser une de ses filles. Philippe le Long se mit en travers de ces intrigues et amena Louis de Crécy à épouser sa fille Marguerite le 22 juillet 1320 (Joseph Petit, Charles de Valois, p. 176-177).
  2. Sur toutes les négociations de Philippe le Long avec les Flamands, voir Lehugeur, Histoire de Philippe le Long, p. 120 à 165.
  3. Renaud de la Porte qui fut promu cardinal en 1320 et mourut en 1325.
  4. Bernard Gui.
  5. C’est-à-dire en 1316. C’est le tremblement de terre que la Continuation de la Chronique latine de G. de Nangis (éd. Géraud, t. I, p. 428. Rec. des Hist., t. XX, p. 616) date du 10 septembre : « die veneris post Nativitatem beatæ Mariæ virginis ». Cf. Jean de Saint-Victor, Memoriale historiarum (Rec. des Hist., t. XXI, p. 665), qui donne la date du 11.