Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 8.djvu/39

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ferma touz les privileges que ses devanciers avoient donné à la dite eglise[1].


II.
Comment Gui de Bausoy fu pris des Sarrazins[2].

Tantost que le service du bon roy fu dit et celebré, le roy de Cezille fist tendre ses trez par devers la mer, loing de l’ost de France par l’espace d’une petite liue[3] ; et avoit bien iiii milles entre l’ost de France et de Tunes[4]. Si estoient les Sarrazins coustumiers de chascun jour venir paleter en l’ost, et lançoient saietes et javeloz. Les François qui gardoient l’avant garde et deffendoient l’ost que les Sarrazins ne se ferissent en l’ost soudainement, occioient assés des Sarrazins quant il les pooient de près encontrer si comme il couroient deça ou delà, aucune foiz de costé, aucune foiz devant, aucune foiz en trespassant ; et estoient les François moult liez quant il pooient joindre à eulz. Aussi faisoient les Sarrazins quant il pooient encontrer iii ou iiii, ou x ou xii dessevrez de la compaignie des autres, il les occioient ; mais se il en veissent c ou cc qui venissent à eulz, maintenant il tournassent en fuie.

  1. Les Grandes Chroniques ont supprimé la dernière phrase de ce premier chapitre de G. de Nangis, dans laquelle il rappelle les principales reliques possédées par l’abbaye de Saint-Denis.
  2. Guillaume de Nangis, Gesta Philippi regis Franciæ, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 468-469. Cf. Chronique de Primat, ibid., t. XXIII, p. 76.
  3. Latin : « quasi per milliare ».
  4. La phrase latine est plus claire : « Penetralia vero Sarracenorum distabant ab exercitu christiano quasi per quatuor milliaria, versus suam civitatem Tunicii. »