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Charles le roy de Sezille son oncle et demoura avec lui une piece de temps en Puille et en Calabre, tant qu’il li prist talent de retourner en France. A Rome vint pour visiter les apostres ; sa femme qu’il ot avec lui amenée acoucha malade et mourut et fu enterrée en l’eglise saint Pere l’apostre. Le conte Robert qui moult fu dolent de la mort sa femme, car elle estoit plaine de grant bonté et sage et bien enseigniée et de grant parage[1] ; ii enfanz en demoura au conte, Phelippe et Robert[2], et une fille qui puis fu femme Atelin de Bourgoigne[3].

Ainçois que le conte d’Artois fust retourné en son pays, le roy de France donna sa seur, qui fu femme au roy Henri de Navarre, à Ymont[4] frere le roy Edouard d’Angleterre par le conseil la royne Margue-

    nocentius V, frater Ordinis Prædicatorum, prius Petrus de Tarentia in Burgundia nominatus. »

  1. G. de Nangis ajoute : « ut pote filia cujusdam baronis Franciæ Petri de Cortenaio militis nobilissimi, regum Francorum, sanguine derivati ». La première femme de Robert II d’Artois, Amicie de Courtenay, qui mourut à Rome en 1275, était, en effet, la fille unique de Pierre de Courtenay, seigneur de Conches, et de Perrenelle de Joigny (P. Anselme, op. cit., t. I, p. 383).
  2. G. de Nangis nous apprend ce que devinrent ces deux enfants. « Philippum qui postea duxit in uxorem filiam Johannis comitis Britanniæ Blancham neptem Edoardi regis Angliæ, et Robertum qui non longe postea mortuus est puer. »
  3. Latin : « Othelinus comes Burgundiæ. » Cette fille fut Mahaut, comtesse d’Artois, morte le 27 ou le 28 novembre 1329, qui avait épousé Othon IV, comte de Bourgogne.
  4. Blanche d’Artois, fille de Robert Ier, comte d’Artois ; après la mort de son premier mari, Henri III, roi de Navarre (voir supra, p. 50 et 51), elle épousa Edmond d’Angleterre, comte de Lancastre, frère d’Édouard Ier.