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d’Evreux pour la cause de sa femme fille du roy Loys Hutin. Et pour la cause de la conté de Champaigne, il li assigna autres rentes en la conté de la Marche, emprès Engolesme[1].

Item, environ ce temps, le conte de Flandres[2], Loys, fist hommage au roy de France ; et après il li dit et exposa les rebellions et fès importables de ses subjez ; c’est à savoir de Bruges, d’Ypre et meismement de Cassel, et qu’il ne pooit obvier à leurs malices, ne extirper la matiere de leur rebellion. Et lors pria au roy très humblement, que il li vousist à son besoing aidier. A laquelle supplicacion, le roy enclina très benignement ; mais en quel temps et quant ce feroit, il le feroit par le bon conseil de ses barons. Endementres, faisoit-on à Reins très grant appareil pour le coronnement du roy et de la roine, et tant qu’il n’estoit memoire de homme que onques tel eust veu. Adonques quant les choses furent prestes, se partirent le roy et la royne pour aler à Rains et là furent coronnéz touz ii ensemble par la main de Guillaume de Trie arcevesque de Rains, le jour de la Trinité[3], et dura la dicte feste v jours continuez.

    Inscriptions et Belles-Lettres, t. XVII, p. 295 à 315 ; J. Viard, La France sous Philippe VI de Valois, dans Revue des Questions historiques, t. LIX (1896), p. 341-342, et Philippe VI de Valois, début du règne, dans Bibl. de l’Éc. des chartes, t. XCV (1934), p. 269 à 272.

  1. Il lui assigna les comtés d’Angoulême et de Mortain, et en outre différentes rentes.
  2. Philippe de Valois fit chevalier le comte de Flandres, la veille de son sacre (Froissart, éd. Luce, t. I, p. cliii, note 2).
  3. 29 mai 1328. Voir dans Varin, Archives administratives de Reims, t. II, 1re partie, p. 480 et suiv., le détail des frais de ce sacre.