Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/144

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voit d’autre chose. Et si ne vouloit recevoir chose quelle que elle fust de personne vivant, et meismement ne de son frere ne de sa suer, se ce n’estoit en regart de pitié et par titre d’aumosne.

Item, en Lombardie, les gens du cardinal Poullet[1], lequel estoit legat, se combatirent contre les Guibelins ; et furent les gens dudit cardinal tuez en partie, et partie pris ; et fu la dicte bataille faite ou mois de juing l’an mil CCC XXX.

Item, environ le mi juing[2], la royne de France, suer au duc de Bourgoigne et femme du roy Phelippe, si ot i enfant, lequel ot à non Loys. Et pour ceste cause l’en disoit que ledit roy Phelippe se parti[3] et ala à saint Loys de Marseille, son oncle de par sa mere. Mais non obstant ledit voiage, l’enfant, au xve jour de sa nativité, trespassa[4] et fu enterré en l’eglise des Freres Meneurs à Paris. Mais au retour que le roy fist de Marseille, il s’en retorna par Avignon, et là visita le pape moult humblement et devotement ; lequel roy fu receu du pape honnestement, et le fist disner aveques lui[5], et

  1. Latin : « Cardinalis de Pogeto », Bertrand du Poujet, évêque d’Ostie, cardinal-prêtre du titre de Saint-Marcellin.
  2. D’après la Chronique parisienne anonyme, p. 133, ce serait le 8 juin.
  3. Philippe de Valois serait parti de Poissy dans la nuit du 13 juin (J. Viard, Itinéraire de Philippe VI de Valois, additions et rectifications, dans Bibl. Éc. des Chartes, t. LXXXIV (1923), p. 169).
  4. Il serait mort à Saint-Germain-en-Laye le 29 juin 1330 (Chronique parisienne anonyme, p. 134).
  5. Ce serait le 4 juillet que Philippe de Valois serait entré à Avignon et aurait été reçu à la table du pape (Itinéraire, p. 26).