Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Item, en ce meismes an, le roy Phelippe mist sa monnoie qui avoit esté moult muable en meilleur estat[1], et ordena que le petit flourin ne vauldroit que x sols parisis et les autres monnoies d’or selon leur pris ; le gros tournois d’argent ix deniers parisis, et le petit denier qui valoit ii deniers, ne valust que i denier. Et ainsi marcheandise de toutes choses qui estoit moult chiere revint à rayson.


XI.
Comment messire Robert d’Artois fu bani ; et du mariage Jehan ainsné filz du roy de France duc de Normendie[2].

L’an de grâce mil CCC XXXII, Robert d’Artois fu bani du royaume de France par les barons, et furent touz ses biens confisqués au roy. Mais encore d’abondant, et aus prieres d’aucuns grans seigneurs, voult le roy que les sollempnés bannies fuissent differées jusques au moys d’après Pasques. Et ainsi, se il venoit dedenz le terme et qu’il se meist en la volenté du roy, du tout le roy li feroit telle grâce qui li sembleroit à estre convenable ; et s’il ne venoit, le banissement seroit executé tout entierement. Quant le roy vit que le terme qu’il avoit donné gracieusement au devant dit Robert d’Artois fu passé, et il n’ot envoié ne contremandé, si comme l’en l’avoit promis au roy en la presence des barons, si commanda qu’il fust bani à trompes par touz les principaux quarrefours de Pa-

  1. Voir l’ordonnance du 25 mars 1333 (n. st.), dans Ord., t. II, p. 83.
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 132 à 143.