Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/23

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loin[1], parlant de la réfection du pont de Poissy par Édouard III, il dit bien qu’il vit un homme qui avait assisté à cette opération ; « car nous veismes à l’eglise de Saint Denis et en la sale où le roy estoit, i homme qui se disoit avoir esté pris des anemis et puis rançonné, lequel disoit en appert et publiquement, pour l’onneur du roy et du royaume, que le roy d’Angleterre faisoit faire moult diligeaument le pont de Poyssi ».

En plus de la relation des événements survenus à Paris et dans les environs, qu’ils virent ou sur lesquels ils furent immédiatement renseignés, les religieux de Saint-Denis retracent encore l’histoire de ce qui se passa alors, non seulement en France, mais souvent encore dans d’autres pays. Nous pouvons voir, par différentes mentions, que, sur un bon nombre de ces événements, ils avaient pu recueillir des renseignements. Ainsi, à propos du siège de Quimper, au mois d’août 1345, par Jean de Montfort, pendant lequel ce dernier, après avoir été enfermé par surprise dans un « chastel », aurait pu en sortir, le rédacteur des Grandes Chroniques[2] fait connaître sans doute l’opinion des habitants de la région « et disoit l’en communement que ceulz qui devoient veillier et guetter par nuit en l’ost du duc de Bretaigne li avoient fait voie ». Un passage de la page 239 nous apprend que Gilles Rigaud, qui, en 1343, succéda à Guy de Castres comme abbé de Saint-Denis, devait être en bonnes relations avec Philippe d’Évreux, roi de Navarre, car, disent les Grandes Chroniques, ce fut « à la subjection du roy de Navarre, qui estoit present à la court de Rome » avec Gilles Rigaud, que ce dernier fut nommé abbé de Saint-

  1. P. 278.
  2. P. 255-256.