Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/231

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de Laillac, le seigneur de Biaugieu[1], le seigneur de Saint Venant[2], le frere à l’evesque de Mes[3] et Ourri Thibaut. Touz ceulz-ci estoient à baniere et avoient bien aveques eulz iim hommes, et s’en alerent droit à Cassel. Mais les Flamens avoient pris le mont tout environ et estoient au devant. Quant il virent ce, si bouterent le feu partout, et cuida l’en que par le feu et les fumées faire, l’en feist lever le siege de Tournay, puis vindrent à Saint-Omer. L’endemain murent à heure de prime et s’en alerent par toute la terre au conte de Bar[4] ardant et essillant, et ainsi s’en retornerent en l’ost.

Lors assembla le roy de France grant conseil, à savoir mon se il enterroit en la terre de Flandres atout son ost ou se il iroit vers Tournoy. Mais à ce conseil avoit le conte de Flandres amis qui virent bien que se le roy fust entrez en Flandres, que tout le pays eust esté essilliez, et pour ce li louerent d’aler vers Tournoy.

Quant le roy ot ilec sejourné VIII jours, si fist mouvoir son ost et chevaucha continuelment[5] jusques atant qu’il vint à trois lieues de Tournoy, à une ville que on appelle Bouvines[6], et là se loga asses près de ses anemis.

  1. Édouard Ier, fils de Guichard VI.
  2. Robert de Wavrin, seigneur de Saint-Venant, qui fut tué à Crécy.
  3. L’évêque de Metz était alors Adhémar de Monteil.
  4. Henri IV, comte de Bar, avait épousé Yolande de Flandre, fille et héritière de Robert, seigneur de Cassel.
  5. Du prieuré de Saint-André, Philippe VI alla successivement à Béthune, à Lens, campa près de Douai, près de la Bassée, et n’arriva à Bouvines que le 7 septembre 1340 (J. Viard, Itinéraire de Philippe VI de Valois, p. 69).
  6. Bouvines, Nord, arr. de Lille, cant. de Cysoing. On trouve