Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/249

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Normendie et au conte d’Alençon, et aveques ce, il reçurent le conte de Monfort, qui là estoit, sus certaines convenances, si comme aucuns disoient, lequel quant il l’orent receu, si le firent presenter au roy. Mais endementres que le roy le fist tenir à Paris au Louvre sus certaine garde, sa femme qui suer estoit au conte de Flandres[1] et ses complices, pour ce ne se desisterent onques de faire moult de maulz par le duchié de Bretaigne.

Et ce meismes an, le IX jour de Decembre, il fu eclipse de souleil, li estant ou signe de Sagittaire, et dura par II heures et plus.

Et en ycest an, comme messire Hervi de Leon, chevalier, homme grant et puissant ou duchié de Bretaigne, lequel estoit adherent à messire Charles de Bloys[2], et il voulsist encliner à sa partie II chevaliers lesquiex estoient ses hommes liges ; c’est assavoir Tanguy du Chastel chevalier et messire Yvon de Treziguidi, mès il ne pot. Si mut une dissencion entre eulz ; si avint que ledit messire Hervi ne se garda pas si sagement comme il deust, et se herberga en I hos-

    de cette ville, voir Jean le Bel, t. I, p. 268 à 270, et Froissart, t. II, p. 110 à 113 et 310 à 321.

  1. Jeanne de Flandre, fille de Louis Ier de Flandre, comte de Nevers et de Rethel, et de Jeanne de Rethel, sœur, par conséquent, de Louis Ier dit de Nevers et de Crécy, comte de Flandre, avait épousé Jean, comte de Montfort, au mois de mars 1329 (D. François Plaine, Jeanne de Penthièvre, duchesse de Bretagne, et Jeanne de Flandre, comtesse de Montfort, p. 6).
  2. Hervé de Léon avait été partisan de Jean de Montfort depuis le début de la guerre jusqu’à la prise de Nantes (Jean le Bel (éd. Viard et Déprez), t. I, p. 249 et 270, et Froissart, t. II, p. 89 et 110, et p. 270 et 316).