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L’abbaye de Saint-Denis était devenue, surtout à cette époque, avant les troubles causés par la guerre de Cent ans, un centre de travaux historiques des plus importants[1], où affluaient non seulement les renseignements fournis par le roi et par d’autres personnes[2], mais encore des documents qui lui étaient remis et qu’elle pouvait utiliser[3]. C’est ainsi que l’auteur des Grandes Chroniques put donner des lettres d’Édouard III et de Philippe de Valois[4], et, s’il résume le texte des trêves d’Esplechin[5], le continuateur de Guillaume de Nangis[6] les publie intégralement. Les renseignements qu’il fournit encore plus loin[7] sur la prolongation de ces trêves durent être tirés aussi de documents qu’il eut sous les yeux ; enfin, p. 231-234, il donne encore le texte des trêves qui furent conclues à Malestroit le 19 janvier 1343. On peut se rendre ainsi compte que le rédacteur des Grandes Chroniques disposait alors de tous les éléments pour donner un tableau bien exact de l’époque en laquelle il vivait, d’autant plus que la situation occupée par l’abbé de Saint-Denis dans le gouvernement du royaume, comme membre du Parlement et du Conseil

  1. Cf. H. Moranvillé, Chronographia regum Francorum, p. xlvi, et R. Delachenal, Chronique des règnes de Jean II et de Charles V, p. xxvii.
  2. Sur la bataille de Cassel. « Unde sæpe et sæpius rex postea testificatus est, et non solum ipse, sed et omnes qui in prœdicto prœlio fuerunt » (Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 100).
  3. « Sicut rex Franciæ testificatus fuit per suas sigillatas litteras super hoc abbati sancti Dionysii directas, quas vidi » (Ibid., p. 99).
  4. P. 101 et 198-202.
  5. P. 208-209.
  6. Éd. Géraud, t. II, p. 172-178.
  7. P. 217 et 224.