Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/256

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burge avec li en Bretaigne, pour aidier à ceulz qui soustenoient la partie du conte de Monfort ; auquel advenement leur gens firent moult de domages aus gens qui estoient ou pays, tant de par le roy de France comme de par Charles de Bloys, et meismement en navire comme galies et autres vessiaus, lequel navire avoit esté acheté de par le roy de France. Car il y ot I très grant assaut en mer ouquel ledit messire Robert fu navré et fu au lit, et le prist I flux de ventre duquel il mourut assez tost[1] aveques la navreure qu’il avoit. Et fu porté en Angleterre, dont il n’estoit pas nez, pour enterrer.

Et en ce meismes moys de septembre, vint le roy d’Angleterre en Bretaigne[2], et disoit que ce n’estoit pas pour guerroier qu’il estoit venuz, mais pour garder, deffendre et aidier Jehan filz du conte de Monfort, lequel il appelloit son filz pour la cause qu’il avoit fiancée sa fille[3]. Si avint et apparut assez tost après du

  1. Robert d’Artois mourut en Bretagne entre le 6 octobre et le 20 novembre 1342 (Froissart, éd. Luce, t. III, p. V, note 2) et non en Angleterre, comme le disent Jean le Bel (éd. Viard et Déprez, t. II, p. 12-13), Froissart (éd. Luce, t. III, p. 20 et 223-224), la Chronique normande, p. 56, et la Chronographia, t. II, p. 199. Il fut enterré à Londres, chez les Frères Prêcheurs, à la fin de janvier 1343 (Jean le Bel, Ibid., p. 13, note 1). Cf. Chronique normande, p. 261, note 1.
  2. Édouard III ne vint pas en Bretagne en septembre ; mais, parti de Portsmouth le 23 octobre 1342, il débarqua près de Brest le 30 (Adam Murimuth, Continualio chronicarum, éd. Thompson, p. 128. Cf. Robert d’Avesbury, De Gestis Edwardi tertii, publié à la suite de Murimuth, p. 330 ; Knyghton, éd. Lawson Rumby, t. II, p. 26 ; Chronique de Richard Lescot, p. 207, note 1, et Jean le Bel, t. II, p. 15, note 2).
  3. Jean IV ou V de Montfort, fils de Jean de Montfort et de