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François Charles le Bel son frere. Au commencement de son royaume, il escript au pape comme pour cause de cognacion espirituelle, laquelle estoit entre li et Blanche sa femme, fille de Mahaut contesse d’Artois, laquelle contesse, mere de la devant dicte Blanche, avoit levé et tenu sus fons le roy Charles ; et ainsi, selon les drois canons, le mariage estoit nul ; meisemement que dispensacion n’avoit pas esté faite ne requise au Saint Pere, qu’il li pleust à pourveoir de remede competent et convenable. Laquelle chose, le pape, entendue, il commist à l’evesque de Paris[1], à l’evesque de Biauvez[2] et à messire Geffroy du Plessie[3] prothonotoire de la court de Rome, qu’il enqueissent diligeaument de la verité[4] ; et ce qu’il auroient trouvé, denonçassent et feissent savoir à la court de Rome[5].

L’an de grâce mil CCC XXII, la veille de l’Ascension[6],

  1. Étienne de Bourret (20 août 1320 à sa mort, 24 novembre 1325).
  2. Jean de Marigny, évêque de Beauvais depuis le 8 janvier 1313, fut transféré à Rouen le 14 mai 1347.
  3. Geoffroi du Plessis, protonotaire de France, fondateur du collège du Plessis, se retira à Marmoutier en 1329 et fit son testament le 14 août 1332 (Ch.-V. Langlois, Geoffroi du Plessis, protonotaire de France, dans Revue historique, t. LXVII (1898), p. 70 à 83).
  4. Le ms. fr. 10132, fol. 404, ajoute : « En cel an meismes morut monseigneur Jehan de Clermont qui juré ot d’aler outre-mer avec son frere et fu enterrés aus Jacobins à Lyon et puis après il fu raportés aus Jacobins à Paris delès son pere. »
  5. Les procès-verbaux de cette enquête sont aux Arch. nat., J 682. Voir, à propos de cette enquête : Baluze, Vitæ paparum Aveniensium, éd. Mollat, t. II, p. 194.
  6. Le 19 mai. Voir à la Bibl. nat., nouv. acq. ms. fr. 23351. Procès de dissolution du mariage du roi Charles IV et de Blanche de Bourgogne (1321).