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d’Angleterre, et vint à une ville, laquelle est appellée Hedinc[1] ; et yleques, moult dolent, attendi longuement ses gens qui venoient moult lentement. Et fu en laditte ville de Hedinc jusques en la sepmaine devant la feste de la Magdalene, Et depuis, li et son filz, le duc de Normendie, s’en departirent et leur compaignie avec eulz, et s’en alerent droit vers Kalais encontre leurs anemis. Mais le roy d’Angleterre et le duc de Lencastre, jadis conte Derbic, et les Anglois qui de nouvel estoient venuz à leur seigneur, avoient fermée et enclose la ville de Kalais de si grant siege, tant par terre comme par mer, que vivres ne pooient en nulle maniere estre portez à ceulz qui estoient en laditte ville de Kalais[2], pour laquelle chose il vivoient en grant desesperance et en grant misere, jusques atant qu’il sorent la venue du roy et qu’il se vouloit combatre contre son anemi et lever le siege d’entour laditte ville.

[3]En ce meismes an, i advocat né de la cité de Laon, appellé Gauvain de Bellemont[4], endementres qu’il de-

  1. Hesdin, Pas-de-Calais, arr. de Montreuil, ch.-l. de cant. Philippe VI, qui était encore à Paris le 18 mars 1347, alla d’abord au Moncel-lez-Pont-Sainte-Maxence où il séjourna du 19 mars au 15 avril, puis à Montdidier, à Amiens, à Arras où il fut depuis le milieu du mois de mai jusqu’au 19 juin et enfin à Hesdin où on le trouve du 23 juin au 17 juillet (J. Viard, Le siège de Calais, p. 169-170 et 177).
  2. Pour les travaux effectués par les Anglais autour de Calais afin de l’affamer, voir J. Viard, Le siège de Calais, p. 164-165.
  3. Cf. Chronique et annales de Gilles le Muisit, éd. H. Lemaître, p. 172-173, et Chronique normande, p. 86-87 et 278, note 5.
  4. Gilles le Muisit l’appelle « de Berlenmont ».