Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/341

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pris obligacions des foires aussi comme se il eussent esté faiz en foire, furent condempnez par arrest à perdre tout biens meubles et heritages, et furent confisquez au roy, et ordena que tous ceulz qui leur devoient feussent quittes pour le pur sort, et que ilz en feussent creuz par leurs sairemens. Et fu trouvé que les debtes que l’en leur devoit et qui jà estoient venues à cognoissance, montoient oultre xxcccc mile livres ; desquelx le pur sort ne montoit pas oultre xiixx M livres. Si peust l’en veoir comment ilz mengoient et destruisoient le royaume de France.

Item, en cel an, fist le roy ordenance que toutes les offices qui vaqueroient feussent bailliez à ceuls de Calais[1], pour ce qu’il l’avoient loialment servi. Et furent executeurs de celle grâce i clerc qui estoit de Parlement appelle maistre Pierre de Hangest, et un bourgoiz nez de Sens qui estoit de la Chambre des Comptes appelle Jehan Cordier[2].

Item, en celui an, fu une mortalité de gent en Provence et en Langue d’oc[3], venue des parties de Lombardie et d’oultre mer, si très grant, que il n’y de-

  1. Ce fut par lettres du 8 septembre 1347 que Philippe VI concéda aux Calaisiens tous les offices dont la nomination appartenait à lui ou au duc de Normandie (Arch. nat. JJ 68, no  245, et JJ 77, no  147. Voir, pour tout ce qu’il fit en leur faveur, Émile Molinier, Documents relatifs aux Calaisiens expulsés par Édouard III, dans le Cabinet historique, 1878, p. 254 à 280, et Jean le Bel, t. I, p. 169, note 1).
  2. Dans les Journaux du trésor de Philippe VI de Valois, éd. J. Viard, Pierre de Hangest, en 1349, est qualifié clerc et conseiller du roi (no  1304), et Jean Cordier, clerc, notaire et secrétaire du roi (nos 1149, 2806, 4516, etc.).
  3. Sur les ravages de la peste dans le Languedoc, voir Histoire de Languedoc, n. éd., t. IX, p. 608-609.