Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/345

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ycelle place fist ledit chevalier faire bastides et fossés, si et par telle maniere que il s’obliga à la garder mais qu’il eust ce hommes d’armes, cent aubalestiers et ccc piétons ; et par celle ylle, le roy de France avoit recouvré le pays de Merque[1]. Et si povoit-on ferir des esperons par les pas qui sont entre Calays et Gravelignes[2] pour empescher que les vivres ne venissent de Flandres à Calais et les marcheandises. Et aussi, par ycelle isle, povoit l’en oster par escluses, à ceuls de Calais, toute l’eau douce et la faire tourner par autre costé, malgré ceuls de Calais, et par ainsi le havre de Calais feust aterriz dedenz i an. Mais lesdites bastides furent abatues et laditte isle laissiée des gens au roy de France environ xv jours devant Noël après ensuyvant par un traittié qui fu fait entre les gens des ii roys, et furent trieves prises jusques au premier jour de septembre M CCC XLIX[3], par si que, entre deux, certaines personnes devoient traictier de la paix ; et ou cas que ilz ne pourroient estre à accort, les deux roys promistrent euls combatre povoir contre povoir, à certain jour et en certaine place qui seroient ordenées par les traicteurs.

Item, en celi an M CCC XLVIII dessus dit, environ la saint Andryeu[4], entra le conte de Flandres, Loys,

  1. Merque, Marck, Pas-de-Calais, arr. de Boulogne-sur-Mer, cant. de Calais. La terre de Merck ou Marck était une fraction du Boulonnais (de Loisne, Dict. top. du Pas-de-Calais, p. viii).
  2. Gravelines, Nord, arr. de Dunkerque, ch.-l. de cant.
  3. Cf. Rymer, t. III, 1re partie, p. 177, trêves du 13 novembre 1348.
  4. Louis de Maie aurait été reçu à Bruges, le 17 septembre 1348, d’après Breve chronicon Flandriæ, dans de Smet, Recueil des chroniques de Flandre, t. III, p. 20.