Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/344

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pour retourner, et retournerent par la devant dite ville, mais ilz y trouverent moult pou de gens, et avoient les faces moult tristes. Lors leur demanderent lesdiz religieux : « Où sont les hommes et les femmes qui menoient n’a guères si grant feste en ceste ville. » Si leur respondirent : « Hé ! biaux seigneurs, le courrouz de Dieu est descenduz en graille sur nous, car si grant graille est descendu sur nous du ciel et venue sur ceste ville et tout environ, et si impetueusement, que les uns en ont esté tuez, et les autres, de la paour qu’il ont eue, si en sont mors, car il ne savoient quelle part ilz deussent aler, ne euls tourner. »

[1]Item, en l’an dessus dit, furent trieves données pluseurs foiz entre les deux roys[2], et en la fin du mois d’aoust de cel an que trieves faillirent, i chevalier de Bourgoigne, hardi et chevalereus seigneur de Pierre Pertuis, appelle monseigneur Gieffroy de Charny, prist et occupa une place assise aus marois entre Guynes[3] et Calais, appellée l’ille de Coulongne[4]. Et en

  1. Le ms. fr. 17270, fol. 418 vo, donne la leçon suivante pour la bastide de Geoffroi de Charny :

    « En ce meismes temps, unes bastilles, lequelles avoient esté faites par messire Gieffroy de Charni contre les Anglois emprès la tour de Sangate, et devers Guynes, afin que les Anglois ne gastassent le païs, furent par le roy de France destruites et despeciées, je ne scay par quel enhortement, quar il donna trieves au roy d’Engleterre. »

  2. Voir dans Rymer, t. III, 1re  partie, p. 136 à 138, les trêves du 28 septembre 1347, et, p. 177-178, les trêves du 13 novembre 1348.
  3. Guines, Pas-de-Calais, arr. de Boulogne-sur-Mer, ch.-l. de cant.
  4. Coulogne, Pas-de-Calais, arr. de Boulogne-sur-Mer, cant. de Calais.