Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/359

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prochain, le gouvernement du royaume à monseigneur Philippe conte de Valois, fil jadis de monseigneur Karle conte de Valois, cousin germain dudit roy Karle trespassé ; en tel maniere que il re[cejveroit les rentes et tous les emolumens du royaume, et feroit les faiz de celui, jusques atant que l’en seust quel enffant la royne aroit ; et se elle avoit fil, que il aroit la garde et le gouvernement du royaume jusques à xx ans du fil qui nestroit ; et se elle avoit fille, que dès lors li royaumes li avendroit comme au plus prochain et de son droit.

Et ainssinc, il reciut les hommages du royaume de France et non pas de Navare, quar le conte d’Esvreus debatoit et demandoit le droit del royaume de Na[va]re pour cause de sa fame qui fille estoit de Loys jadis roy de France et de Navare. La roine de France, Jehanne, aussinc, jadis fame de Philippe le Lonc, le debatoit pour cause de sa fille, fame du duc de Bourgoigne. Jehanne aussinc d’Esvreus, roine de France, fame du roy Karle, le demandoit à avoir pour sa fille, mesmement com son pere en feust mort saysi et tenant et possidant ledit royaume ; dont suz ce furent pluseurs diverses oppinions.

En cel an, assès tost, et en la fin de celui an ; c’est assavoir le prumier jour d’avril, qui lors estoit le vendredi saint, Jehanne d’Esvreus ot une fille au Bois de Vincennes ; laquelle chose fu tout pupliié et fu seu de Phelippe, qui lors estoit gouvreneur del roiaume de France, l’endemain, veille de Pasques, à Bonport, une abbaïe de l’ordre de Cytiaus en Normendie, près del Pont de l’Arche où il estoit. Dont puis assez tost il vint à Paris et fu receus de tous honorablement comme rois ; et se nomma en ses lettres : Philippe, par la grâce de Dieu roys de France, à tous, etc.

En l’an mil CCC et XXVIII, fu acordés, après pluseurs alter[c]acions du conseil, et du consentement du