Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 9.djvu/36

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plus prochain à son pere, si comme elle disoit, s’opposa en toutes manieres ; pourquoi le roy ne voult accepter l’ommage du conte, ainçois li fist inhibicion qu’il ne se portast pour conte, ne receust aucuns hommages jusques atant que sentence fust donnée sus les choses dessus dictes[1]. Au derrenier, manderent les communes de Flandres au dist Loys qu’il venist seurement à eulz, et il seroit receu comme leur seigneur. Laquelle chose il fist et vint à eulz ; lesquiex le reçurent comme conte a grant honneur. Et combien qu’il le refusast, ce sambloit, reçut-il les hommages des barons de Flandres, et premierement du conte de Namur ; puis le delivra de la prison aus Flamens qui pris l’avoient, si comme il est devant dit.


II.
D’une dissencion qui mut entre le roy d’Angleterre et ses barons[2].

En ce temps mut entre le roy d’Angleterre et pluseurs de ses barons une moult grant dissencion ; desquiex barons estoit chevetaine et principal le conte de Lencastre[3], noble homme et moult puissant en Angle-

  1. Ce fut le 29 janvier 1323 (n. st.) que la cour des pairs reconnut la légitimité des droits de Louis Ier dit de Crécy qui réunit ainsi les comtés de Flandre, de Nevers et de Rethel.
  2. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 41-42, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 631. Cf. Continuation de Géraud de Frachet, Ibid., t. XXI, p. 58.
  3. Thomas, comte de Lancastre, fils d’Edmond, comte de Lancastre, et de Blanche d’Artois, nièce de saint Louis et veuve d’Henri III, comte de Champagne. Par son père, il était petit-