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gneur Jehan de Hainaut[1] a grant compaignie pour empeeschier son propos. Si s’en failli pou que les ii oz n’assamblerent ; mais la mere se departi, c’est-à-dire fist departir ceulz que elle avoit envoiez pour ce que elle ne les vouloit pas metre en peril de mort.


IV.
Comment Loys filz le conte de Nevers fut receu en hommage de la conté de Flandres.

[2]Ainsi retint le filz le chastel contre sa mere. Toute voies li rendi-il après ; mais nulle restitucion ne li fist des despens que elle avoit faiz de son douaire, aussi que elle devoit avoir plus droit que la conté de Nevers il li assigna le moins que il pot ; c’est à savoir iiim et iiiic livres de tournois, comme selon la coustume du pays elle deust avoir eu la moitié de la conté. Et ainsi, comme dit est, ledit Loys, filz le conte de Nevers, fu mis en possession de la conté de Flandres[3].

[4]Le roy Charles déceu par le conseil d’aucuns qui n’aiment pas le profit commun, si comme son pere, mua ses monnoies[5] en son temps, ainsi mua-il la seue

  1. Jean de Hainaut, frère de Guillaume le Bon, comte de Hainaut et de Hollande, avait épousé Marguerite de Nesle, fille unique et héritière de Hugues de Nesle, comte de Soissons.
  2. Ce premier paragraphe n’est pas tiré de la Continuation de G. de Nangis.
  3. Cf. Continuation de la Chronique de Géraud de Frachet, Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XXI, p. 59-60.
  4. Continuation de la Chronique latine de Guillaume de Nangis, éd. Géraud, t. II, p. 45, et Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 632.
  5. Voir les ordonnances de Charles IV sur les monnaies des 5 mai, 15 octobre et 28 décembre 1322, dans Rec. des ord.,