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En ce temps Loys filz le conte Loys de Nevers vint de Flandres à Paris. Et pour ce qu’il ala en Flandres et reçut les hommages contre l’inhibicion que le roy li avoit faite, il fu arresté au Louvre[1]. Mais i pou après, en donnant caucion, fu delivré et relaschié. La cause de la conté de Flandres pendoit en ce temps en parlement, à savoir mon qui succederoit au conte Robert derrenierement mort et trespassé. Si fu dit et jugié par arrest, considerées les convenances qui avoient esté faites et confermées par serement pour Loys filz du conte de Nevers, et fu à la partie adverse imposé silence perpetuelle. Et ainsi le roy le reçut en hommage[2] et fu mis en possession paisible de la conté de Flandres.[3]Quant il fu retorné en Flandres paisiblement, il fist pais à sa mere laquelle, par mauvais conseil il avoit moult corrouciée par avant. Car comme elle fust hoir de la conté de Restel[4] et mise en possession et saisine, il occupa et prist à soy i chastel en l’Empire assis, qui a non Chastiau Renaut[5], pour lequel ravoir, sa mere y envoia gens d’armes a plenté. Et à l’encontre, le filz envoia contre sa mere monsei-

  1. Louis de Nevers fut enfermé au Louvre depuis les premiers jours de novembre jusqu’aux fêtes de Noël 1322 (Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, t. III, p. 112).
  2. Louis de Nevers rendit hommage à Charles IV le Bel cinq jours après l’arrêt de la cour des pairs du 29 janvier 1323 (Kervyn de Lettenhove, op. cit., t. III, p. 113).
  3. La fin de ce chapitre n’est pas tirée de la Continuation de G. de Nangis.
  4. Jeanne, fille unique de Hugues IV, comte de Rethel, avait hérité de ce comté en 1290 après la mort de son père.
  5. Château-Regnault-Bogny, Ardennes, arr. de Mézières, cant. de Monthermé.